Les gens sont déçus par la faible portée du mandat du BAPE. C’était clair mardi le 28 septembre à la réunion d’information de St-Hyacinthe. Et c'est clair dans les 2 lettres d'opinion que voici sur Cyberpresse et sur LeDevoir. Le BAPE qui n’a été sollicité que lorsque que la question est venue aux oreilles du public (lire : qui aurait dû être mandaté bien plus tôt… voire en 2008 – 2009 avant l’attributions des permis d’exploration et exploitation) a obtenu le mandat suivant :
- Proposer un cadre de développement de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste de manière à favoriser une cohabitation harmonieuse de ses activités avec les populations concernées, l’environnement et les autres secteurs d’activité présent sur le territoire;
- Proposer des orientations pour un encadrement légal et règlementaire qui assure, pour les volets d’exploration, d’exploitation et d’infrastructures de collecte de gaz naturel, le développement de cette industrie dans le respect du développement durable;
- S’adjoindre des experts scientifiques qui évalueront tout enjeu relié au présent mandat.
Voilà, c’est tout... ...oO(...) ...Bon alors voici ce que ça veut dire en clair :
- Proposer une série d’énoncés de principes…
- Suggérer des ébauches de lois et règlements…
- Et pour ce faire, ils ont carte blanche pour engager des experts.
Le rapport sera remis le 4 février 2011… Ce rapport sera étudié, discuté, critiqué de toute parts… Le résultat des critiques devrait ensuite être étudié par des fonctionnaires qui en feront – à la vitesse qu’on leur connaît – des lois. Le gouvernement les soumettra ensuite à l’assemblé nationale. Alors est-ce de l’optimisme que d’espérer voir l’industrie correctement encadrée avant l’an 2013 ?
D’ici là, si je pouvais me mettre à la place d’un entrepreneur de l’industrie du gaz, je me dépêcherais. J’aurais encore 2 ans pour devancer les échéances prévues dans mon plan de match initial… Et tant pis si ça coûte plus cher maintenant, ça ne pourra que coûter encore plus cher dans le futur, avec la pile de règlements à venir.
Que faut-il faire ?
Ce que les manifestants veulent, c’est un moratoire. C’est à dire, un arrêt complet des opérations faites actuellement par l’industrie pendant tout le temps nécessaire à la mise à jour des lois et à la mise en place d’une stratégie énergétique globale (lire : dont le gaz de schiste est une composante et non l’ensemble).
Mais le problème… c’est que des permis ont déjà été donnés. Je rappelle ici, au prix de 10 cennes l’hectare.
Faisons quelques calculs :
1 hectare = 107639 pieds carrés.
Pour vous donner une idée, à ce prix là, un terrain de 10000 pieds carré ne vaut pas un sous (0,92 sous).
Aussi, 1 hectare = 0,01 Km2
À titre d’exemple, cela veut dire que le permis qui couvrirait entièrement la ville de St-Hyacinthe (superficie de 190 km2) aurait coûté 1900 $.
Donc avec des permis déjà donnés, l’industrie serait en droit de se faire dédommager s’il y avait un moratoire, non pas pour ces faibles dépenses de permis… Mais pour tout l’équipement qu’ils ont acheté, déplacé et utilisé; les salaires encourus depuis plus d’un an; La chute de valeur de leurs titres boursiers le cas échéant… Et quoi d’autre ?!?
Voilà pourquoi le gouvernement ne s’empresse pas de décréter un moratoire. Il juge certainement que les plaintes de la population s’essouffleront… Que le hockey reprendra rapidement le dessus… Quitte à construire un collisé à Québec (se qui reviendrait probablement moins cher). Et que de tenir des audiences du BAPE sera suffisant pour donner une impression de démocratie.
Qui sont-ils ?
Une question me vient à l’esprit. Qui sont-ils, ceux à qui le gouvernement a émis des permis ?
Si on vérifie sur le site web du registraire des entreprises du Québec (source d'information publique), à partir de la liste qui apparaît sur la carte des permis d'exploration (détenteurs de permis et baux), on se rend compte des anomalies suivantes :
- L’actionnaire majoritaire de la compagnie Altai Ressources est : «AU PORTEUR»
- Un point (.) est inscrit en tant que nom et adresse de l’actionnaire majoritaire de Canadian Quantum Energy Corporation.
- C’est carrément le nom de Bertrand Brassard qui apparaît sur la liste des détenteurs de permis, plutôt que le nom de sa compagnie (9225-4382 Québec Inc.). Est-il si connu que ça ?
- Il n’y a aucun enregistrement pour Softrock Minerals ainsi que pour Greencastle Resources Ltd.
- Trois des compagnies ayant obtenu des permis, soit Corridor Resources Inc., Questerre Energy Corporation et Talisman Energy Inc. ont le même actionnaire majoritaire : Computershare Trust Company of Canada.
Et la meilleure :
Peut-on se demander s’il y a eu la moindre vérification avant l’émission des permis ? Peut-on mettre en doute le niveau de sérieux avec lequel notre gouvernement gère nos ressources naturelles ?
Je crois que population est en droit de s’attendre à un plan énergétique global, c'est-à-dire un plan à partir duquel on aura fait des choix de société quand aux sources d’énergie à exploiter.
Je pense que lorsqu’on a les deux mains sur le volant, on a la responsabilité d’arrêter le véhicule quand les passagers à l’arrière crient qu’il y a un mur de ciment droit devant.
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